12 Juil NEPAL – Les activités agricoles au village
La vie au village, c’est un peu tous les jours les mêmes tâches : la traite des vaches, la récolte de fougères utilisées comme litières pour les animaux de la ferme. Et puis il y a aussi la fabrication de panier, bien utile pour transporter à peu près tout.

La traite des vaches
Au village, chaque famille a quelques vaches, deux ou trois poules, parfois aussi des chèvres.
Les vaches sont conduites tous les matins dans les alpages, après la traite. En fin d’après midi, elles redescendent toute seules à l’étable. Les cloches attachées à leur cou tintent le long du chemin et alertent chaque propriétaire de leur retour.
Une étable, c’est souvent quelques piquets et un toit de planche, construite à coté de la maison, ou un peu à l’écart. Les animaux ont l’habitude de rester dehors en été, même lorsqu’il pleut.
La production de lait est faible : quelques litres par jour. Les veaux restant avec leur mère deux à quatre mois et sont prioritaires. Ils sont ensuite vendus au marché.
Le lait (dudh en népalais) est bouilli et utilisé pour les boissons (le fameux thé Tibétain au beurre salé), la cuisine ou la fabrication de beurre. Celui-ci est fabriqué en petite quantité car il n’y a pas de réfrigérateur au village. En été, le beurre tourne vite et parfois, c’est une version un peu piquante qui peut être proposée.

La fabrication d’un Doko
Ce matin, Bibaising, le deuxième grand-père de Singa, est installé dehors, au soleil. Assis par terre sur une planche épaisse, il termine le tressage d’un nouveau doko. Un ancien exemplaire lui sert de moule pour façonner son nouveau panier.
Le Doko est un panier traditionnel en fin bambou appelé « Negalo », utilisé pour porter à peu près tout : des pommes de terre, du fourrage, du bois à chauffer, du compost pour les champs ou des jarres d’eau….
Appuyé contre le dos du porteur, le Doko est maintenu par une large sangle appelée ‘Namlo » passée sur le front. La charge est ainsi bien répartie sur le dos.
Retourné, le Doko sert aussi de cage lorsqu’on doit isoler temporairement une volaille par exemple.

RÉCOLTE DES FOUGÈRES EN ALTITUDE
La tâche du jour : aller récolter les fougères dans la montagne. Armé d’une faucille et d’un namlo, les hommes s’engagent sur le sentier escarpé menant en haut des collines. Le chemin franchit un petit pont par-dessus la rivière, dépasse un des chantiers de construction en cours, traverse les pâturages et se faufile à travers la forêt de sapins. Il faut d’habitude environ 15-20 minutes pour grimper les 300 mètres de dénivelé. Avec moi, il a fallu le triple, en s’arrêtant pour se reposer !
A 2800 m, la vue est superbe. On aperçoit les maisons du village au loin. En bas, la Loding River serpente entre les collines. Les fougères s’étalent sur le flanc des collines. Les hommes coupent les feuilles à la faucille et les mettent en tas. Une fois la récolte effectuée, ils les rassemblent avec une corde, les arriment sur leur dos avec le namlo et redescendent au village.
Le namlo
Le namlo est un bandeau de fibres tressées traditionnellement en chanvre. On entoure l’objet ou le tas de plante à porter avec une corde. La partie large, attachée à la corde de chaque coté, est posée sur le front.

RETOUR DES COLLINES
Une fois coupée, la fougère est redescendue à dos d’homme du haut des collines. Tout le monde participe à la récolte : hommes, femmes, adolescents grimpent jusqu’en haut pour récolter le fourrage ou la litière. Ils redescendent ensuite, le dos courbé sous le poids de la charge.
En fonction du besoin et des personnes disponibles, certains peuvent faire 2 ou 3 fois l’aller-retour dans la même journée.
A 2500 m d’altitude, le blé ne pousse pas et il n’y a donc pas de paille. C’est la fougère qui sert de litière pour les vaches. Dans une ferme de 5 ou 6 vaches, la récolte est quasiment quotidienne.
Et puis il faut aussi aller couper et rapporter de l’herbe pour alimenter les jeunes veaux restés à l’étable. Trop vieux pour se contenter uniquement du lait leur mère et trop petit pour l’accompagner dans les pâturages sans risques, ils restent attachés à un piquet à l’abri.
En hiver et au printemps, de la même manière, les villageois iront en plus chercher du bois pour se chauffer et le stocker près des maisons.
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